Nous avons interrogé Wenke Gehlert, reponsable du Network Operation Center chez cegecom, qui peut en témoigner: les métiers des TIC ont plus que jamais besoin de femmes.
Féminins versus masculins : les métiers techniques ne connaissent pas de genre. Wenke Gehlert, Team leader, Network Operation Center (NOC) chez cegecom, en est l’exemple le plus probant. Le centre opérationnel est le poumon de l’opérateur de télécommunication dans la Grande Région, mais aussi de ses clients. Son équipe est en effet chargée de gérer le fonctionnement technique du réseau de télécommunications du groupe artelis, de ses partenaires en marque blanche et de ses clients.
Cette mission de surveillance et de contrôle à distance des infrastructures et des équipements ne connaît pas de répit : le NOC est sur le pont 24/24 heures et 7/7 jours, et se doit d’être réactif toute l’année.
Wenke a pris la tête du département en janvier 2018. Pourtant, elle ne se destinait pas à embrasser une carrière dans les télécommunications. Après le bac, elle entame un double cursus d’études techniques et d’économie d’entreprise, à l’Université technique de Chemnitz. Sa maîtrise d’études européennes en gestion des affaires en poche, elle postule sans trop y croire auprès de cegecom.
Contre toute attente, l’opérateur l’embauche en tant qu’agent de support technique de premier niveau, avant de lui confier très rapidement les rênes du NOC.
Malgré ses responsabilités managériales, elle ne délaisse toutefois pas le volet technique du métier : « Je reste aux avant-postes, et je m’implique encore et toujours dans le déroulement des opérations quotidiennes de terrain », précise-t-elle.
Dans l’équipe de 16 personnes, elle n’est cependant pas la seule femme : « Deux autres collègues travaillent à la réception, tout en traitant les appels des clients confrontés à des incidents techniques », explique-t-elle.
Si les femmes restent sous-représentées dans les professions techniques, Wenke constate toutefois qu’elles sont, depuis quelques années, plus nombreuses à choisir ces voies, même si la parité numérique avec les hommes est encore loin d’être atteinte.
Selon elle, tant que peu de femmes travailleront dans ces domaines, ceux-ci seront – encore et toujours ! – considérés comme masculins et donc réservés aux hommes. « Malheureusement, trop peu d’entre elles choisissent cette option professionnelle », regrette Wenke.
« Pourtant il n’y a rien dans ces professions que les femmes ne sachent faire. Dans la technique, rien n’est impossible, et on trouve toujours des solutions. Et à chaque fois on apprend de nouvelles choses. »
Aussi, pour casser les stéréotypes qui veulent que les femmes soient inaptes à travailler dans le domaine technique des TIC, elle a un argument imparable : « Dans le domaine des technologies, il faut faire preuve de créativité, d’intelligence, d’un esprit de communication et de logique ! Quatre prérequis, qui se déclinent également au féminin », insiste-t-elle.
Pour cette dernière d’ailleurs, les métiers des nouvelles technologies de l’information et de la communication ont plus que jamais besoin de femmes : « Car elles sont tout aussi compétentes que leurs collègues masculins, et font bien souvent preuve de plus de précision qu’eux », conclut-elle.